Bienvenue
Bienvenue, cher lecteur et chères lectrice, sur la newsletter de SPEAK EASY cru 2024.
Pour cette nouvelle année, nous avons changé le format en se focalisant sur des thématiques spécifiques qui seront déployées au fil de chaque épisode.
L’objectif reste le même : amener le ou la lectrice à s’interroger.
Chaque épisode sera mensuel et indépendant l’un de l’autre.
Toutefois, les épisodes se suivent dans un ordre réfléchi car certains se recoupent nécessairement ; à chacun.e de se créer sa cohérence par rapport à ce qui fait écho en lui ou elle.
Si vous avez raté le dernier épisode ; il est juste ici.
Si vous souhaitez davantage découvrir SPEAK EASY ; rendez-vous sur notre site.
Bonne lecture !
Introduction
Le mot échec a plusieurs étymologies selon les cultures européennes, arabes ou perses.
En vieux français, il vient du mot « eschec » qui signifie butin.
L’échec serait-il un joyau précieux qu’il faut chérir ?
Cette vision se heurte violemment à notre rapport hostile à la défaite. L’échec est davantage associé au sentiment d’honte voire d’humiliation que de joie.
La défaite se vit comme un acte figé qui condamne celui ou celle qui la subit.
Pourtant, l’échec n’est-il pas censé être un formidable tremplin ?
Derrière les maximes toute faite « fail fast, learn fast » ou « jamais un échec, toujours une leçon » qu’avons-nous à apprendre de nos échecs ?
Quelles sont les vertus qu’ils nous offrent ?
Pour mener à bien cette réflexion, nous nous appuyons aujourd’hui sur la réflexion de Charles Pépin et de son best-seller les vertus de l’échec 1.
L’échec ou l’expérience de soi
Les bénéfices de (se) rater se comptent par dizaines :
apprendre la résilience
accroître ses connaissances
se détacher du sentiment de culpabilité d’avoir échouer
se confronter à la joie
…
Si toutes ces thématiques sont passionnantes, nous avons choisi de les aborder sous le prisme de l’introspection de soi. Pourquoi ?
Pour rester fidèle à la mission que nous menons :
permettre aux plus grands nombres de personne d’expérimenter la quête de soi.
“ Le génie est celui qui a le courage de faire une psychanalyse de ses erreurs initiales ”
Gaston Bachelard
Tendre vers son essence
La vertu introspective de l’échec est précieuse.
Elle nous incite, pour ne pas dire nous force, à se confronter à ce que nous sommes ou ce que nous allons devenir.
Dans le cas du devenir, c’est tout simplement partir du principe que l’échec nous montre la voie vers ce que nous devons tendre.
C’est un accélérateur de particule dans la quête de devenir pleinement soi ; la meilleure version de notre être. Ce que les philosophe appelle l’essence.
L’artiste développe son art à partir de l’expérience engrangée des ratés précédents.
Serge Gainsbourg a vécu par exemple comme un drame l’abandon de sa carrière de peintre.
C’est avec le goût de l’échec dans la bouche qu’il s’est tourné vers cet art mineur qu’était pour lui la chanson. Mais c’est précisément ce qui l’a délivré de la pression qu’il s’infligeait en tant que peintre.
L’acte inconscient
De plus, d’après la psychanalyse, nos échecs sont le fruit d’acte manqué.
L’échec est un acte raté et réussi à la fois.
Raté du point de vue de l’intention consciente. Réussi du point de vue du désir inconscient.
Nos déroutes offrent la possibilité de se réaligner avec nos véritables désirs et nos plus profondes aspirations.
Soichiro Honda fut d’une médiocrité affligeante lors de son entretien d’embauche pour devenir ingénieur chez Toyota.
Ses réponses, ternes et indignes, lui coutèrent le poste mais lui permirent d’accomplir son désir profond : fonder son entreprise.
L’audace
L’audace qui découle d’un échec est également un pas vers la connaissance de soi.
Lorsqu’une situation requiert une réflexion censée et rationnelle, sans réelle déconvenue possible, alors il s’agit d’un choix.
L’échec, lui, découle d’une décision qui signifie par son étymologie latine « decisio » action de trancher.
L’audacieux prend le risque d’exposer sa singularité, ses envies et ambitions.
L’échec n’est donc que le prolongement de cette singularité.
Il y a autant de manière d’échouer que de personne sur terre.
Échouer c’est aussi exprimer une part de son essence.
Raté = je suis un raté
L’échec, nous donnes parfois l’impression de ne plus savoir qui nous sommes.
Il nous fait mal parce qu’il vient fissurer notre carapace identitaire, notre image sociale, l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes.
Ce fût le cas d’André Agassi, illustre joueur de tennis, qui domina le circuit mondial pendant près de 10 ans.
Cependant, une fois devenu 1er mondial, il ressentit une forme de lassitude et commença à développer une réflexion autour de la quête de sens et des raisons pour lesquelles il avait sacrifier sa vie pour ce sport.
Durant cette réflexion, il s’écroula littéralement pour finir 300ème joueur mondial car il ne savait plus pourquoi il faisait tout cela.
Ainsi, nous perdons nos repères avec l’échec. Pourtant cette situation traumatisante est souvent salvatrice.
Parfois, seule l’expérience de l’échec permet de mesurer combien cette identité sociale réduit notre personnalité profonde ainsi que notre complexité.
Pour surmonter nos échecs, il faut savoir redéfinir le « moi » comme
une subjectivité plurielle et non comme un noyau fixe et immuable.
L’échec est un trésor
Pour conclure, l’essentiel des vertus de l’échec réside peut-être ailleurs.
Nous rend-il plus fort ? Plus joyeux ? Plus résilient ? À l’écoute de nous-même ?
Peu importe au fond car ce qui importe c’est qu’il nous laisse la liberté d’être disponible.
Disponible pour essayer autre chose ; pour agir et tenter à nouveau de réussir.
“ Le succès n’est rien que la permission de continuer ” - Gilles Archambault
Merci d’avoir lu cette newsletter jusqu’au bout !
A bientôt pour un prochain épisode :)
POUR RETROUVER LE PODCAST
Charles Pépin, Les Vertus de l’échec, Allary Éditions, 2015, Folio